Antwerp et l’Angola Forgent une Nouvelle Alliance dans le Commerce des Diamants : Un Tir Stratégique pour Accroître la Part de Marché Mondiale
Par John Jeffay
2 décembre 2024
Dans un développement majeur pour le commerce mondial des diamants, Antwerp, souvent considérée comme la capitale mondiale du diamant, a signé un protocole d’accord avec l’Angola, une nation riche en ressources naturelles et l’un des principaux producteurs de diamants au monde. Ce partenariat, officialisé la semaine dernière, vise à renforcer la relation commerciale entre les deux entités, avec un accent particulier sur l’augmentation du flux de diamants angolais vers Antwerp, un marché actuellement dominé par Dubaï.
Le protocole a été signé par le Centre mondial du diamant d’Antwerp (AWDC), la société minière d’État angolaise, Endiama, ainsi que sa filiale commerciale, Sodiam. Cet accord représente un effort stratégique d’Antwerp pour s’assurer une part plus importante des exportations de diamants angolais, qui sont de plus en plus canalisées par le secteur florissant du commerce des diamants à Dubaï.
Isidore Morsel, président de l’AWDC, a exprimé son optimisme quant aux perspectives de commerce accru, déclarant : « Nous pensons fermement que la part des importations directes de diamants bruts angolais peut croître de manière significative. » Ses propos traduisent une ambition plus large, visant non seulement à augmenter le volume des diamants échangés, mais également à établir une chaîne d’approvisionnement directe et économique entre l’Angola et Antwerp.
Actuellement reconnue comme le quatrième producteur mondial de diamants en valeur, selon les chiffres du Processus de Kimberley de 2023, les territoires riches en diamants de l’Angola restent largement sous-exploités. Environ 60 % des réserves de diamants du pays n’ont pas encore été explorées, offrant une opportunité lucrative pour l’investissement et le partenariat. Le protocole pourrait catalyser cette exploration, en invitant de nouveaux acteurs à participer au marché du diamant angolais.
En plus de faciliter une exportation plus importante, l’un des éléments clés de l’accord consiste à fournir à l’Angola l’expertise nécessaire pour développer un point de vérification pour l’exportation des diamants bruts, conformément aux normes strictes du G7. Karen Rentmeesters, PDG de l’AWDC, a précisé : « Nous pouvons leur fournir des outils pratiques et techniques pour faire de ce point de vérification G7 en Angola une réalité dans le futur. » Une telle initiative renforcerait non seulement la crédibilité des diamants angolais sur la scène internationale, mais établirait également le pays comme un acteur significatif dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, aux côtés de points de vérification existants comme Antwerp et le Botswana, qui devrait ouvrir son point en 2025.
L’importance de tels points de vérification ne saurait être sous-estimée, surtout dans un secteur affecté par des préoccupations liées aux diamants de conflit et à l’approvisionnement éthique. En renforçant les cadres de contrôle des exportations de l’Angola, le protocole vise à promouvoir un commerce des diamants plus responsable et traçable, rassurant ainsi les consommateurs et les investisseurs sur la légitimité des diamants angolais.
Ce partenariat intervient à un moment où le marché mondial des diamants connaît une transformation, influencée par l’évolution des préférences des consommateurs, les avancées technologiques dans le traitement des diamants, et une attention accrue à la durabilité. Les ressources inexploitées de l’Angola combinées à l’infrastructure commerciale robuste d’Antwerp pourraient constituer une combinaison puissante, susceptible de modifier les dynamiques de l’approvisionnement, du traitement et de la commercialisation des diamants.
De plus, les ambitions d’Antwerp d’accroître sa part de marché pourraient avoir des répercussions dans toute l’industrie du diamant, incitant d’autres pays producteurs à reconsidérer leurs partenariats et stratégies d’exportation. À mesure que la concurrence s’intensifie, tant Antwerp que l’Angola pourraient se retrouver en collaboration plus étroite avec d’autres pays, se mêlant davantage à la chaîne d’approvisionnement mondiale.
En conclusion, le protocole d’accord entre Antwerp et l’Angola n’est pas simplement un accord bilatéral ; c’est une mesure proactive qui cherche à redéfinir le paysage de l’industrie mondiale du diamant. Alors que ces deux régions naviguent dans les complexités de cette collaboration, leurs efforts conjoints pourraient ouvrir la voie à une croissance durable, à l’innovation et à une meilleure responsabilité au sein du secteur.
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